La vie au XXIe siècle

La nature humaine, l'évolution, l'univers...

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Emplacement : Tomifolia, Québec

Un proche cousin d'un bonobo du même nom qui, comme moi, tapait sur un clavier pour communiquer.

07 décembre, 2009

Promenade

J'étais un peu en colère, car elle était retournée se coucher après le déjeûner, comme elle le fait souvent la fin de semaine, et dormait depuis bientôt trois heures. Elle m'avait promis que nous irions marcher ensemble, mais les journées sont courtes, et il était déjà une heure et demie. J'avais fait la vaisselle, lu tout ce que j'avais à lire sur internet, j'avais mangé, et je poireautais en attendant son réveil. J'ai donc décidé d'aller marcher tout seul. Bien fait pour elle. Je m'apprêtais à sortir lorsqu'elle est descendu. Voulant lui exprimer ma frustration, je me suis dépêché de partir vant qu'elle puisse me suivre.

Ce fut néanmoins une belle promenade. Suivant la piste cyclable qui longe la rivière, je me suis rendu jusqu'au pont. Puis j'ai pris à ma gauche le chemin qui remonte vers le haut plateau d'où la vue est magnifique. La dernière fois, je m'étais arrêté là où un terrain est à vendre, qui donne, selon l'affiche, sur la rivière. Curieux, je m'étais aventuré sur le chemin de terre qui y pénétrait. Quelle n'avait pas été ma surprise de découvrir au bout un promontoire donnant juste au-dessus de la chute, cette même chute dont j'ai découvert l'existence récemment. Mais cette fois-ci, je décidai de poursuivre sur le chemin principal. Celui-ci tournait vers la droite un peu plus loin , et là se trouvait un cimetière. Mais à gauche un autre chemin de terre débouchait sur la route, vraisemblablement une piste de motoneige et de quatre-roues. Sans hésiter je m'y engageai. La piste descendait rapidement dans la forêt, et je me suis dit qu'elle ne pouvait que déboucher sur la rivière. Au bout d'un moment, j'ai soudain reconnu le paysage. J'étais sur un chemin que j'avais déjà pris, mais de son autre extrémité, un peu au nord de la maison, là où un autre pont traverse la rivière. Je ne m'étais alors pas rendu très loin. Ainsi, aujourd'hui, je bouclais la boucle, ajoutant à ma connaissance de mon petit territoire. Du pont, l'on remonte entre les carrières et les ateliers de granite, et l'on débouche sur la rue principale, à peine à un demi-kilomètre de la maison.

À mon retour, elle n'était pas là. Je suis allé m'étendre un peu. Lorsqu'elle revint, je l'entendis s'activer en bas, mais je ne descendis pas. Puis elle monta elle-même, m'offrant de descendre prendre le thé. Sur la table, elle avait installé la planche de scrabble, et pour accompagner le thé elle avait servi ces merveilleuses pâtisseries aux amandes, toutes fraîches, qu'elle venait d'aller quérir à notre boulangerie locale. Il y avait des années que nous avions joué au scrabble. C'est un jeu qui a agrémenté bien des soirées dans les premiers temps où nous habitions ensemble, quand nous montions au café Carcajou de la rue St-Jean à Québec. Je gagnais presqu'à tout coup. Et cette fois-ci encore, j'étais en bonne voie de l'emporter. À la fin cependant, il me restait un Z, que je n'avais pas réussi à placer. Il ne lui restait qu'un G, lorsqu'elle découvrit qu'elle pouvait le placer entre deux O placés en diagonale, formant ainsi le mot GO non seulement une, mais deux fois! Ces points ajoutés, et les dix points de mon Z soustrait, elle arracha la victoire in extremis, telle un équipe de football montréalaise!

Pas de rancoeur, pas de rancune. Comment ne pas l'aimer.