Le catastrophisme
D'abord, mes excuses à propos de ma remarque sur les "prétendus penseurs qui se tapent dans le dos". C'était peut-être un peu dur, surtout que le groupe inclut également Richard Dawkins et Jared Diamond.
"The Selfish Gene" de Dawkins aussi bien que "Guns, Germs, and steel" de Jared Diamond sont à mon avis des ouvrages phares, avec une thèse originale exposée de façon rigoureuse, méticuleuse, et claire. "The Selfish Gene" a déjà influencé une bonne génération de chercheurs, j'imagine, et "Guns, Germs, and Steel" devrait en faire autant.
Ceci étant dit, on ne pourra peut-être pas en dire autant du dernier ouvrage de Jared Diamond, "Collapse". Non, je ne l'ai pas lu, car il m'a semblé à prime abord que Diamond tombait dans ce que j'appelle le "catastrophisme", cette tendance que nous avons, dans nos sociétés riches, à prédire constamment la fin du monde si nous ne faisons pas repentance de nos péchés de sur-consommation. À tout prendre, ce n'est pas différemment des prêcheurs et prophètes de malheur de toutes les époques.
"Collapse" a été sévèrement critiqué par Ronald Bailey sur reason.com. Benny Peiser critique aussi sa description et son interprétation de la destruction de la civilisation sur l'Île de Pâque (également dans un article de fond en pdf). Peiser est un adversaire acharné du catastrophisme, et j'ai tendance à être d'accord avec lui (quoique je me méfie des extrémistes d'un côté comme de l'autre). Il a pourfendu, entre autres, le concept de "consensus scientifique" à propos du changement climatique, dont on nous rabat les oreilles constamment, entre autres dans une lettre à l'éditeur de Science dont la publication a été refusée, et dans un article paru dans le National Post. Je suis personnellement extrêmement méfiant de cette notion de consensus scientifique. Étant moi même scientifique de formation et de pratique, je sais d'expérience que le consensus ne fait pas la bonne science. Il y avait consensus sur le fait que le soleil tournait autour de la Terre, sur les lois de Newton, etc. Bien sûr, il y a aujourd'hui consensus sur la relativité générale et la mécanique quantique, mais ce consensus ne tiendra que jusqu'au moment où on trouvera une meilleure théorie (relire Thomas Kuhn, s'il le faut).
Pour tout ce qui concerne le catastrophisme environnemental, je demeure sceptique, suivant en cela Bjorn Lomborg.
Je ne suis pas un climatologiste. Par contre ce que je sais, c'est que le climat est un système physique d'une extrême complexité, comportant de nombreuses variables interagissant de façon très nonlinéaires, ce qui rend son évolution sujette à un comportement chaotique, donc intrinsèquement imprévisible. Bien qu'on ait pu identifier des patrons de changements de climat (la séquence d'époques glaciaires par exemple), on sait également que ces patrons sont apparus soudainement, et sont sujets à disparaître ou se transformer également de façon très soudaine. De plus, nous ne mesurons de façon précise le climat terrestre que depuis quelques dizaines d'années, et nos données sur les changements passés ne sont que des inférences basées sur des mesures indirectes. Tout ça pour dire que le modèle qu'on prétend universellement accepté disant que les humains influencent le climat d'une façon importante et même catastrophique via l'émission d'un surplus de gaz à effet de serre, pourrait être contredit n'importe quand, ou pourrait être basé sur un modèle extrêmement fragile. Je dis bien "pourrait".
Le plus dangereux, selon moi, c'est lorsqu'on parle constamment de science et de consensus scientifique, mais que ceux qui en parlent dans les medias sont soit des politiciens ou des représentants de Green Peace. Toute cette semaine à Montréal, où c'était vraiment l'hystérie médiatique, je n'ai pas entendu un seul climatologiste digne de ce nom venir expliquer clairement l'état de la science, encore moins mettre les bémols appropriés.
Pour ceux que ça intéresse, je suis très préoccupé par l'environnement. J'ai brièvement milité dans "Les amis de la Terre" il y a quelques siècles, quand Michel Jurdant en était encore le leader au Québec. J'ai arrêté quand je me suis rendu compte que je disais des choses qui n'étaient scientifiquement pas vraies. Ça ne m'a pas empêché d'utiliser mon vélo pour me rendre à mon travail pendant une bonne partie de mon existence, contribuant en cela à réduire mes émissions de CO2 plusieurs tonnes!
Mais on a raison, comme Bjorn Lumborg et d'autres du "consensus de Copenhague" de souligner que la pauvreté est le plus grand danger pour l'environnement, et que diriger les ressources vers la réduction de la pauvreté est probablement un meilleur choix. On pourrait aussi, tant qu'à y être, rediriger tout l'argent servant aux dépenses militaires, et résoudre tous nos problèmes en moins de cinq ans...
"The Selfish Gene" de Dawkins aussi bien que "Guns, Germs, and steel" de Jared Diamond sont à mon avis des ouvrages phares, avec une thèse originale exposée de façon rigoureuse, méticuleuse, et claire. "The Selfish Gene" a déjà influencé une bonne génération de chercheurs, j'imagine, et "Guns, Germs, and Steel" devrait en faire autant.
Ceci étant dit, on ne pourra peut-être pas en dire autant du dernier ouvrage de Jared Diamond, "Collapse". Non, je ne l'ai pas lu, car il m'a semblé à prime abord que Diamond tombait dans ce que j'appelle le "catastrophisme", cette tendance que nous avons, dans nos sociétés riches, à prédire constamment la fin du monde si nous ne faisons pas repentance de nos péchés de sur-consommation. À tout prendre, ce n'est pas différemment des prêcheurs et prophètes de malheur de toutes les époques.
"Collapse" a été sévèrement critiqué par Ronald Bailey sur reason.com. Benny Peiser critique aussi sa description et son interprétation de la destruction de la civilisation sur l'Île de Pâque (également dans un article de fond en pdf). Peiser est un adversaire acharné du catastrophisme, et j'ai tendance à être d'accord avec lui (quoique je me méfie des extrémistes d'un côté comme de l'autre). Il a pourfendu, entre autres, le concept de "consensus scientifique" à propos du changement climatique, dont on nous rabat les oreilles constamment, entre autres dans une lettre à l'éditeur de Science dont la publication a été refusée, et dans un article paru dans le National Post. Je suis personnellement extrêmement méfiant de cette notion de consensus scientifique. Étant moi même scientifique de formation et de pratique, je sais d'expérience que le consensus ne fait pas la bonne science. Il y avait consensus sur le fait que le soleil tournait autour de la Terre, sur les lois de Newton, etc. Bien sûr, il y a aujourd'hui consensus sur la relativité générale et la mécanique quantique, mais ce consensus ne tiendra que jusqu'au moment où on trouvera une meilleure théorie (relire Thomas Kuhn, s'il le faut).
Pour tout ce qui concerne le catastrophisme environnemental, je demeure sceptique, suivant en cela Bjorn Lomborg.
Je ne suis pas un climatologiste. Par contre ce que je sais, c'est que le climat est un système physique d'une extrême complexité, comportant de nombreuses variables interagissant de façon très nonlinéaires, ce qui rend son évolution sujette à un comportement chaotique, donc intrinsèquement imprévisible. Bien qu'on ait pu identifier des patrons de changements de climat (la séquence d'époques glaciaires par exemple), on sait également que ces patrons sont apparus soudainement, et sont sujets à disparaître ou se transformer également de façon très soudaine. De plus, nous ne mesurons de façon précise le climat terrestre que depuis quelques dizaines d'années, et nos données sur les changements passés ne sont que des inférences basées sur des mesures indirectes. Tout ça pour dire que le modèle qu'on prétend universellement accepté disant que les humains influencent le climat d'une façon importante et même catastrophique via l'émission d'un surplus de gaz à effet de serre, pourrait être contredit n'importe quand, ou pourrait être basé sur un modèle extrêmement fragile. Je dis bien "pourrait".
Le plus dangereux, selon moi, c'est lorsqu'on parle constamment de science et de consensus scientifique, mais que ceux qui en parlent dans les medias sont soit des politiciens ou des représentants de Green Peace. Toute cette semaine à Montréal, où c'était vraiment l'hystérie médiatique, je n'ai pas entendu un seul climatologiste digne de ce nom venir expliquer clairement l'état de la science, encore moins mettre les bémols appropriés.
Pour ceux que ça intéresse, je suis très préoccupé par l'environnement. J'ai brièvement milité dans "Les amis de la Terre" il y a quelques siècles, quand Michel Jurdant en était encore le leader au Québec. J'ai arrêté quand je me suis rendu compte que je disais des choses qui n'étaient scientifiquement pas vraies. Ça ne m'a pas empêché d'utiliser mon vélo pour me rendre à mon travail pendant une bonne partie de mon existence, contribuant en cela à réduire mes émissions de CO2 plusieurs tonnes!
Mais on a raison, comme Bjorn Lumborg et d'autres du "consensus de Copenhague" de souligner que la pauvreté est le plus grand danger pour l'environnement, et que diriger les ressources vers la réduction de la pauvreté est probablement un meilleur choix. On pourrait aussi, tant qu'à y être, rediriger tout l'argent servant aux dépenses militaires, et résoudre tous nos problèmes en moins de cinq ans...
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